A mesure qu'ils avancent Dans la plaine à travers champs Ils grandissent comme Grandissent les enfants Sans prévenir Si discrètement Qu'on les croirait complices De leur propre silence
Les nuages alors Souvent se déchirent Pour faire ouvrir Le ciel à leur croissance Inéluctable Et souvent douloureuse
Puis quand ils atteignent La lisière du bois Les arbres s'écartent Pour qu'il passent dans Le sillage du vent Sans déranger les branches
Quand ils semblent enfin Avoir atteint la démesure Et qu' ils nous font de l'ombre Avec ostentation Il arrive parfois Que nous nous rebellions