Dans la mécanique des rêves Des rouages sont grippés
Les châtaigniers en fleurs Hurlent à la mort Comme le bois des pendus Sur la crête embrumée de la colline
L'herbe rare jaunit L'air devient irrespirable Quelques-uns parmi nous Aspirent à descendre Au fond de la vallée Mais on raconte Que des relents de cuisine S'y mêlent à d'âcres odeurs De cadavres pourris
Alors on attend Que passent les heures On garde l'œil rivé Sur les aiguilles du cadran De l'église désaffectée Mais elles demeurent Désespérément immobiles
D'entre les vignes surgissent Des gémissements Ponctués de cris suraigus
Le ciel à l'horizon noircit Comme si les dieux Agressifs et remuants Soudain au comble de la désespérance Se plaisaient à déverser de l'encre Sur le monde qui n'en peut plus