Voyez comme le monde De la fenêtre semble petit Il s’arrête Net A la crête Des montagnes Et derrière elles Il n’y a plus rien Ou bien s’il s’y trouve Quelque pays que Je n’aurais pas vu Un paysage qui Me serait inconnu Je vous en prie Ne m’en parlez pas Laissez-moi dans l’ignorance
Venez donc plus près de moi Que je vous confie mon secret Dans le creux de l’oreille Asseyez-vous là et Tentez de me comprendre
L’infinitude m’est obsession Elle me torture Elle m’est poison Elle m’oblige à naviguer Par la pensée Au-delà de mon propre balcon Qui m’est si cher et Si familier
Je m’ennuie quelque peu Je vous l’avoue Alors ma vie Je me la joue Sans doute assez minablement
En été j’écris des histoires Que je mets en réserve Au fond d’un tiroir Dan l’attente des longs soirs d’hiver Où je les lis à moi-même
Souvent la nuit Quand le sommeil Se refuse à ma volonté Je tente de repérer Dans le ciel Des constellations Tandis qu’au cours de la journée Il me plaît de contempler Le vol de moineaux De corbeaux Ou d’hirondelles