Ici c’est la plaine Striée de chemins Où de rares passants Parfois se promènent Des couples se tenant par la main Des enfants qui s’ennuient Ou inventent des jeux Pour tuer le temps Un vieillard et son chien Des cyclistes roulant A la file indienne Et moi-même parfois Surtout en fin de semaine Qui marche pensif Cafardeux Indolent
Et là c’est la ville Avec ses tours immondes Ses quartiers chics Débordant de lumières Ses zones lugubres Glauques et sombres Ses églises en attente De rares fidèles Mais dont les clochers Demeurent à jamais Fièrement pointés Vers la voûte du ciel C’est la ville grouillante L’immense termitière La ruche bourdonnante Qui m’écrase de son trop-plein Comme la mer envahissante Quand elle vient inonder les terres