De la caverne où j'écris aux morts Surgissent des mots Qui sautillent d'abord Comme des oiseaux Et puis s'envolent
Je les vois Parfois Qui suivent le fil de l'eau Du Rhône Et qui finissent Par se confondre avec Les cendres bleutées du ciel
Il arrive aussi Que certains d'entre eux Plus timides que d'autres Ou moins aguerris Demeurent ici Et finissent leurs jours A l'ombre des autres Par modestie Par couardise Ou par impuissance
Dans ma caverne sombre Je tisse les mots Que j'écris aux morts Avec des fils d'ombre Et des fils silence Exclusivement
Dieu me garde d'y mêler Le moindre fil d'or Ou d'argent