J'ignore le fond de ta pensée Le fond de la mer Le fond du gouffre amer Où chaque jour Sans le vouloir Nous descendons un peu Quand tombe le soir
J'ignore le fond de l'histoire Le fond de l'étang Le fin fond des âges D'où nous sommes issus
J'ignore le fond du trou Dans lequel nous dit-on Dansent des farfadets Des fées aux cheveux violets Des nains de jardin Libérés de leur plâtre Des sylphes Des nymphes Et des ondins
Je sais seulement Que notre ignorance Est la clé secrète Et combien précieuse De toute existence Et qu'elle ouvre des portes Au carrefour des vents