Ne pleurez pas sur nous Gardez pour vous Vos illusions Tendez l'oreille aux bruits diffus et incessants Qui se bousculent et puis dévalent Du haut du ciel Sur le gravier crissant Quand vous marchez dessus
Sortez par où vous êtes entrés La grille est à demi-rouillée Elle grince comme vos dents Quand vous jouez Aux pétales étiolés Des deuils impossibles
A deux minutes à peine à pied Vous apercevrez La lumière blafarde d'un estaminet Poussez la porte Toujours entrouverte Prenez un siège et buvez Parlez du temps de novembre De la neige annoncée Dites combien l'été vous manque Évoquez l'herbe verte La houle des champs de blé Le soleil qui brûle Sur les terres flamandes Et puis rentrez chez vous L'âme en paix Le cœur léger