On ne perçoit qu'un doux murmure Au pied des saules qui bordent Le ruisseau où nous allons pêcher
Ce sont les voix passées qui nous reviennent Les heures bleues mêlées de feuilles d'acanthe Ce sont les âmes d'enfants morts Qui se mêlent Aux âmes des petits vieux Et qui tentent De nous interpeller
On ne les voit pas Mais on se les imagine Les orbites creuses Et le teint blafard Surgis d'un cimetière voisin Ils se glissent entre les herbes De saule en saule Ils se faufilent
Nous n'offrons pas de résistance Nos volontés s'évaporent lentement Ce sont nos larmes qu'ils vont broyer Dans un demi silence