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Jacques HOSOTTE

Deux vies fabuleuses pour un mariage réussi

Le narrateur :

Leurs vies est faite de magie,
Leur quotidien de fantaisie.
Planent sur eux aussi les mystères.
En ce jour très béni, il ne faut point les taire.
Tout cela, ils l’ont fait parfois à votre insu.
Je vous le dis, il est temps que toutes ces choses soient sues.

La destinée :

Il était une fois dans un village gaulois nommé Beaulieu
Accessible seulement avec des bottes de mille lieux,
Une famille aux mœurs étranges, les Raffy.
Dans ce village, il comptait parmi la gentry.
L’un des fils, le second, le sieur Anthony
Vivait au milieu de ce monde exquis.
On disait de cet homme qu’il fut sage et docile
Mais les choses ne sont pas aussi faciles,
Car, chez ce sportif, le feu couve sous la braise.
Sans être du style à vous raconter des fadaises,
Cet homme parle sans doute en peu de mots
Mais il le fait toujours en oubliant d’être sot.

Roger :

En tant que Papi de toute la fratrie,
Je peux vous dire qu’Anthony a le sens de la patrie.
Ah oui, je suis d’accord, en parlant de braise,
Antony pouvait en prendre à ses aises.
Il se chamaillait parfois en s’amusant aux voitures avec Jean Baptiste,
A en devenir rouge puis couper sa respiration sans que je m’en attriste.
C’est vrai qu’il eût très tôt le tempérament méditerranéen,
Les chiens ne font pas des chats, ne soyons pas béotiens !

La destinée :

Il était une fois dans un autre village gaulois, Saint Christol, celui-là,
Une jeune femme appelée Mélanie, la seconde de la smala.
Elle non plus n’aimait pas trop se livrer à des Bla bla bla
Mais son fort caractère ne l’empêchait pas de se livrer à quelques guérillas
Avec sa sœur aînée qui n’en manquait pas dans cette camarilla.

Roger :

Ah Mélanie, très tôt, je me suis attaché à elle ;
Je l’ai considéré comme ma petite-fille continuelle.

La destinée :

Dans leur enfance, ces deux-là avaient des points communs ;
L’un et l’autre ont été distraits en des actes importuns.
Enfant, Mélanie a été perdue de vue, à Rosas, à l’occasion d’achats.
Anthony, lui, lors d’une balade sur la terre des Brus, s’est perdu, béat.
On craignit pour lui qu’il ne tombât dans un puits ;
On le retrouvât à Saussines après un long circuit.
L’un et l’autre vivent dans leur monde de rêve et de magie ;
Et vous pouvez nous croire, ils le font sans gabegie.

Roger :

Oh oui, ce jour-là, j’ai craint pour Anthony,
Mais dit-on, « bon chien chasse de race », mes amis.
Je fus moi-même aventurier et très provocateur,
Parfois j’étais recherché en vain par mes admirateurs,
Et je leur disais, amusé, sur un ton intime et privé :
« Si vous m’aviez cherché, vous ne m’auriez jamais trouvé ».

La destinée :

Comment donc se sont rencontrés ces deux êtres attachants.
Ce ne fut point en comptant fleurette au milieu d’un champ,
Mais sur un terrain de football, passion de notre impétrant.
Courir après un ballon ne lui suffisait plus,
Il lui fallait une femme en guise de surplus !
Auparavant, ils se connaissaient et se faisaient des politesses
Mais ne pensez-vous que le feu couvait sous la cendre, avec hardiesse.
Un match de foot donc stimula les ardeurs de notre pygmalion
Qui voulut conquérir sa dulcinée, tel un lion.
Ce qu’ils firent après ce match ne nous regarde pas,
Même si nous eussions aimé savoir comment il franchit le pas !

Roger :

Moi je peux vous le dire car je le sais.
Comme confident, il me l’a dit sans frais.
Pensez donc, ils étaient, tous, souvent à la maison
A manger, et à se confier à moi non sans raison.
Ah, ah ! Cela ne sortira pas de notre confession,
Même si, très bavard, j’aimerais vous le dire avec passion !

La destinée :

Malgré la différence d’âge qui lui semblait imprescriptible,
Au charme du bel homme, Mélanie y fut sensible.
Rien ne lui paraissait alors s’opposer à une vie commune
Qu’elle finit par trouver très opportune.
Elle rejoignit ainsi une troupe appelée la bande d’Anthony,
Composés de nombreux parents et amis.
Mélanie ainsi que Jean Baptiste en firent dorénavant partie.
Depuis ma fenêtre de belge, une fois, ils ont tous de quoi me surprendre,
Et sur les mœurs de Beaulieu tant m’apprendre.
Ils aiment faire la fête, et surtout la fête votive de Beaulieu.
C’est plus qu’une fête, c’est une cérémonie, c’est un rite diantre bleu !
Mais reconnaissez avec moi qu’ils sont un peu fétichistes ;
Depuis 1997, à cette fête, ils portent tous la même tenue d’artiste.
Outre qu’ils aiment se déguiser, cette famille, c’est un clan
Qui n’aiment cependant pas laisser les autres en plan !
Et ils n’ont jamais raté une belle occasion
De se faire peur avec les taureaux, sans concessions.

Roger :

Oh que oui, Tant Anthony que Jean Baptiste,
Ont apprécié les taureaux à la corde avec une ardeur belliciste.
Tout comme moi, je crois, Anthony est un peu casse-cou.
J’ai aimé leur transmettre les traditions de notre village, sans tabous.
Les taureaux sont dans leurs gênes et ils en sont fous !

La destinée :

Il y aurait tant à dire encore de leur vie aventureuse :
Les visites inopinées de piscines après la fête joyeuse,
Les sorties du samedi avec la twingo,
Avec laquelle il aimait faire des rodéos,
Et les tournois de tennis joués en famille.
Mais là encore Anthony laisse son estampille.
Alors que son frère joue vraiment pour gagner,
Lui, Antony, le fait pour le plaisir, sans se rengorger.
En fait, lui et Mélanie, sont des êtres de plaisirs et de passions,
Celle sacrée de leurs deux enfants, d’abord, sans compromission.

Roger :

Ah mes arrières petits-enfants bénis,
Ils rient à la vie et je leur souris.
Avec eux, je crois que j’ai rajeuni,
Et n’en est que plus aimé la vie,
Au milieu des miens que je chéris.

La destinée :

De ces deux-là, que puis-je vous en dire encore,
Une soirée n’y suffirait pas, tant est multicolore
Leur vie à deux qui appelle un nouvel aurore.
Du mariage, il est temps que nous soyons de la partie,
Se sont-ils dit, après avoir goûté de toutes ses contreparties !

Main dans la main, les yeux dans les yeux,
En êtres pratiquant le facétieux,
Ils ont vécu le rêve du bonheur
Et veulent sceller ici le sceau de sa fraîcheur.
Un oui devant la République et devant Dieu
Est la boussole d’un nouvel horizon radieux.

Roger :

Eh, Anthony et Mélanie, vous vous êtes enfin décidés,
A aller là où les générations passées vous ont guidé.
Bon, je vais boire un coup avec tous les saints de là-haut,
Notamment Saint Vincent, le patron des vignerons,
Qui te remercie Antony, par l’œnologie, d’avoir fait un saut.
Je bois à vous et à votre bonheur, en digne luron.

La destinée :

Votre univers fleurira d’un nouvel amour,
Et toutes ses planètes lui feront la cour.
Leurs puissances s’effaceront devant sa flamme
Dont le feu permanent fera vibrer votre âme.

Cet amour ainsi béni et renouvelé
Fera trépider les lambris ensorcelés
De vos désirs d’idylle tant régénérés
Que plus aucune peine ne pourra altérer.

Roger :

Oh, comme ces vers sont beaux,
Mais ne nous voilons pas la face derrière nos oripeaux,
Il faut que cet engagement tienne avec le temps,
Alors qu’aujourd’hui tout se fait dans l’instant.
Antony, souviens-toi de ta demande de mariage
Qui a tant fait vibrer Mélanie dans son corsage.
Soyez fidèles à vos engagements,
Et de là-haut, je vous en serai gré assurément.
Eh ! Vous êtes tant fusionnels et solidaires
Qu’aucun mouvement contraire ne pourra vous y soustraire !

Le narrateur :

Vient le temps de conclure ce parcours fabuleux
Qui n’a pas manqué, vous l’avez compris, de facétieux.
Qu’en cette journée radieuse s’ouvre un nouveau voyage
Aux efflorescences bénies par ce mariage,
Qui vous fera triompher des quelques rares orages.
Savourez ce nouvel engagement qui vous unit
Et qui, les élans de l’amour, a rajeuni.
Et en toute fable, il nous faut une charmante morale
Sans laquelle cette verve poétique serait bancale.
De leur existence fleurie, un A et trois F en sont la cheville :
Amour, foot, fête et famille.