Tu as fauché bien des êtres que j’ai aimés, Par ton destin, de moi, tu les as éloignés. J’ai tant peur de les oublier à tout jamais, De les éliminer de mon cœur tout à fait.
Ne pense pas de moi que je suis inhumaine Et que je sème le mal à en perdre haleine. Je suis tenu à mener à bien ma mission Et de le faire auprès de tous sans omission.
Tu délivres nos êtres aimés de la vie Sans venir auprès de nous quérir un avis. Pourquoi venir si souvent sans nous prévenir Sans de toutes les douleurs nous en prémunir ?
Depuis le temps que je demeure parmi vous Vous devriez savoir que nous sommes entre nous, Amis fidèles, qui s’évertuent à comprendre, Que la faucheuse doit renaître de ses cendres.
Dans les temps sinistres qui suivent tes semailles Tu installes en chacun d’entre nous mille failles Qui nous éloignent tant des faveurs de l’amour, Qui nous déchirent vraiment le cœur nuits et jours.
Je mesure la souffrance qui vous tenaille, Et qui, de minute en minute, vous assaille, Mais ne dis-tu pas toi-même que tu as peur Que la tristesse ne s’efface de ton cœur.
Non, c’est bien l’absence en moi des êtres aimés Qui m’incline à ne plus me vouloir estimer. Le temps efface tant les souvenirs, je crois, Que je crains de me détester avec effroi.
Mon cher ami, ne te laisse pas emporter, Par un tel désarroi difficile à porter, Imagine-moi comme une amante fidèle Qui peut vous délier d’une fortune cruelle. Alors que tu peux croire que tout est finit Dans une vraie relation d’amour tu revis, Auprès de celle ou celui que je t’ai ravi.
Je trouve en tous ces mots tellement de mystères Qui me font entrevoir la très belle clairière De l’espérance d’un amour renouvelé Des êtres dont l’absence m’a tant accablé.
Que ton esprit demeure vraiment apaisé Même si cela te paraît bien malaisé. Etonne toi à vivre une nouvelle vie, Avec les êtres disparus que je t’ai pris. Ils seront si présents en toi, je te le dis, Que l’oubli d’eux s’effacera réellement, Pour t’éloigner de ton doute assurément.