Doit-on croire aux fées?
Tu crois en Dieu, tu crois en rien, tu crois en toi,
Mais alors pourquoi ne pas croire aux fées, ma fois!
Je les aime tant dans les contes, dans les songes,
Elles sont mon doux rêve, elles me parlent sans mensonges.
Elles dessinent en mon âme de divins présages
Qui font naître en moi une sérénité sage.
Des jours si néfastes, elles m’éloignent avec ardeur,
Et du jeune âge me rapprochent avec candeur.
Avec elles, mes émotions sont des fleurs blanches
Dont les parfums acidulés en moi s’épanchent,
Pour me faire voir le monde en vigne féconde,
Dont les grappes de raisins si juteux abondent.
De toutes les fées, il en est une que j’aime
Qui me propose bien des délices suprêmes
Faits de pensées étoilées aux mille saveurs,
Qui illuminent mon cœur de vives couleurs.
Que te manquerait-il alors me dit la fée?
SI tu veux le voir, reposes toi sous un saule
Et regarde vraiment par-dessus mon épaule.
Tu le découvriras dans ma douce clarté.
Réserve tes souffrances et attends en silence
Que tu puisses le découvrir avec aisance.
Il est présent, ici, là, sans que tu le saches.
Tu le trouveras gaiment là où il se cache!
Le mystère : avec lui, je cours dans tous les champs,
Je chante, j’écris des mots aux sons triomphants.
Tu diffuses en mon esprit toute ta lumière,
Qui scintille de mille feux dans ma clairière.
Il m’illumine de son regard discret,
Désireux de me livrer ses humbles secrets.
Et je lui dis, qu’avec déférence, je l’aime
Quand, à la beauté, il rend un hommage suprême.
Je te sens encore lointain en terre oubliée.
Aurais-je manqué une chose, dit la fée?
Si, par sa grâce, tu veux en être adoubé,
Alors libère- toi de l’incrédulité.
La magie : tes ailes sont ma voûte céleste.
Tes étoiles sont mes désirs qui viennent de l’est.
Tu me ravis, tu m’enchantes, en toi je m’oublie.
Je suis en toi, tu es en moi, et tout luit!
Je te bénis ma douce et adorable fée.
Sous ta lune éclatante, je suis enchanté.
Que les mystères et la magie chassent de moi
Les troubles de mon passé sonnant le pourquoi!
Des forêts profondes aux animaux familiers,
Je veux être auprès de toi un fier chevalier.
Tu es dans ma caverne toute auréolée;
Tu m’y délivres des émotions étouffées.
Ma belle fée, danse sur le pont d’Avignon,
Qu’autour de toi, mon âme et mon cœur tournent en rond
Et qu’ainsi le bonheur se lise sur mon front.