Elle voulait que je l’appelle Venise, Et la voir sans eau me défrise. Moi qui voulais jouer au gondolier Et sûrement, ma femme, impressionner.
Et voilà que je dois ramer sans eau Tout cela, je vous le dis, n’est pas beau. Elle voulait que je l’appelle Venise, Quelle drôle d’idée, cette méprise.
Quelle drôle d'idée... Quelle drôle d idée…
Je me voyais avec ma voix exquise Charmer ma femme devenue tout éprise Par ma fière allure de marin d’eau douce, Et, devant mes désirs, lever le pouce.
Et cette ville veut s’appeler Venise, Ce n’est pas très sérieux cette bêtise. Je vous assure que je vais trouver mieux : La banquise, cela sera délicieux.
Et voilà que ma femme veut me fuir, Mais très loin d’elle je vais me languir. Elle veut aller vers des terres mystérieuses, Et, de Venise, devenir oublieuse. Intéressée par le charme italien, A Orta, elle part y créer des liens. J’ai le cœur très noué sous ma chemise Sans elle, je ne peux faire qu’une crise.
Elle voulait que je l'appelle Venise. Mes yeux, de chaudes larmes, sont trempés. Très loin de ma femme et de son emprise, Je désire son tendre amour diapré.
Tout incliné comme la tour de Pise, Que vaut cette ville sans ses baisers. Elle voulait que je l’appelle Venise. Je pars à Orta pour être apaisé.