Alors que je désirais voir un démiurge Ne voilà-t-il pas que se présente Panurge. Mais qu’attend tu donc de la vie me dit-il, En prenant devant moi son air le plus subtil ? Tu veux qu’un autre que toi répare ce monde Livré à des volées de cruautés immondes. Fais donc comme moi qui, dans toutes mes affaires, Aime pratiquer le comique pour bien plaire. Et n’oublie pas d’agir avec exubérance ; Des peurs d’autrui, tu connaîtras la délivrance. Sans doute te livreras-tu à quelques vices, Pour lesquels tu n’encourras aucun grand sévice. Toutes ces turqueries seront vite oubliées Devant tous les malheurs qui seront congédiés, Au gré des folies d’actions que tu sauras faire. Elles seront les vents qui chasseront les calvaires. Je comprends que, pour bouter ce monde tragique, Il ne faut point se comporter en apathique Mais conduire des actions dans l’alacrité, Jasmins de tant d’espoirs pour la postérité.