Une fortune, tu as pu accumuler Et tout faire pour qu’elle ne puisse reculer, Mais vraiment, as-tu déjà vu un coffre-fort Suivre au cimetière, dans son corbillard, le mort ?
De dignes honneurs, tu as pu tant acquérir Et faire des sacrifices pour les quérir, Mais rassure toi gaiment, on te les rendra, Au cimetière, au plus tard, tu les gagneras. T’auraient-ils été bien rendus pendant ta vie ? Le vent des actions humaines les ont taris.
Les honneurs des grands connaissent aussi les brûlis. Ainsi te souviens-tu de Nabopolassar qui s’empara de Ninive en digne César? Que sont devenus pour toi ses honneurs acquis? Dans ta pensée, sont-ils devenus des débris? Te souviens-tu aussi des honneurs obtenus Par Philippe Auguste, qui les a reçus Après la célèbre bataille de Bouvines? Eh bien ! Pourtant ! Leur splendeur a été divine ! Les êtres comblés d’honneurs restent-ils présents Dans nos mémoires, adulés par notre encens? Soyez en certains, le temps les a effacés, Voire même nos émois les ont modifiés, Ou donc, sous le poids des partis pris, supprimés.
Ami(e), de toi à moi, te souviens-tu de toi ? Pourtant avec lui, tu vis sous le même toit. Ne t’éloigne pas et reste auprès de toi, Décide d’orienter tes deux yeux vers ton âme Et cesse de désirer à tous vents des honneurs Que tu as apprécié telle une gente dame Mais dont tu deviens un esclave avec chaleur.
Ils n’arriveront pas à te faire comprendre Le langage du coeur qu’il te faut bien apprendre. Rejoins l’indifférence pour calmer ton coeur et libère toi de la tentation des rancoeurs. Que le vent des désirs caresse ta raison pour jardiner la beauté en toutes saisons, chanter toujours les louanges de la justesse et cultiver la bienveillance avec tendresse.