Le mariage de Laure Hosotte et d'Armand Cruz
Ce poème est un dialogue entre une aïeule réelle de Laure Hosotte, un aïeul fictif d'Armand Cruz et les deux mariés :
Clara d’Anduze :
On me nomme Clara, la belle troubadour,
Dans les beaux lieux d’Anduze, j’ai chanté l’amour.
Ma douce filiotte, toi qui a tant gagné,
Dans un concours de poésie accompagné.
Tu nous y faisais l’éloge d’un beau marin.
Et c’est un mexicain qui t’ôte ton chagrin !
Tu vas devoir me convaincre que tes élans
De l’amour obéissent aux usages galants.
Don Diégo de La Vega :
Très cher Armand, écoute, toi qui es si droit,
Tu ne le sais point encore, mais coule en toi,
Le sang d’un poète qui coure sur les toits,
Et aime la vie et l’amour en tout endroit !
On me nomme Don Diego Véga y Montijo,
Mais on me connait mieux sous le nom de Zorro.
Je veux, comme le souhaite la belle troubadour,
Que tu nous prouves, ici, ton amour, sans détour.
De notre approbation, il en va de son droit !
Laure :
C’est moi qui désire vraiment ouvrir le feu,
Le feu de notre amour sincère, diantrebleu !
Mais il nous faut tout d’abord vous entretenir
De l’amour de la vie, avec tous ses plaisirs,
De l’amour de la famille et de nos amis.
Par tout cela, nous sommes tous deux affermis.
Armand :
Mi cielo, veux-tu que je commence ?
Laure :
Oui, Cariño, de l’amour, fais-nous rentrer dans la danse !
Armand :
J’ai constamment croqué la vie à pleine dents,
En homme actif ou distrait, sans abaissement.
Enfant, j’aimais accompagner ma sœur Lisa
Dans toutes ses aventures, avec des hourras.
Et Lisa fut mon tout premier maitre d’école,
Qui me prêcha l’art de la lecture, avec gloriole.
Avec Isabelle, je fus un garnement,
En vrai ninja, tout aussi malin que gourmand,
A prendre des morceaux de poulet, sous la table,
Faisant preuve d’astuce, sans me sentir coupable.
Je pouvais vivre parfois la vie d’un glouton ;
Et vous m’auriez bien plu en m’offrant des citrons.
Eh, je suis mexicain et j’aime les tacos.
Et rien ne pouvait m’arrêter dans ce cosmos,
Fut-il mon oncle chéri, avec ses interdits !
Les tacos me poursuivaient dans ma fantaisie,
Isabelle en devenait un, tel un sosie.
Offrez-moi du piquant, vous serez dans ma vie !
Des sauces piquantes, je suis l’enfant chéri,
Au point d’en faire des concours, avec envie.
Mes galanteries incluent la coquetterie.
Un peu de gel sur les cheveux, sans duperie,
Une raie tracée, avec de la fourberie,
Et me voici apprécié par ma coterie.
Je fus un peu le chouchou de mes condisciples
A l’école, où mon aura en fit des disciples.
Vous comprendrez mon aisance en l’art oratoire,
Parfois contrarié par des thèses dilatoires
Qu’une distraction réelle a provoqué,
Mais je reviens toujours à la cible évoquée.
Oui, par distraction, je peux tout perdre partout,
Mais je crois que cela peut être un vrai atout.
Dans la pratique des langues, j’aime la vie.
Il m’en faut quatre pour complaire à mes envies.
Et …, j’ai défié les lois de la navigation.
Sur un bateau gonflable, parmi mes beaux cousins,
Les éléments m’imposèrent une abdication.
Penaud, je revins sur terre, sous les rires mutins.
Moi, donc, j’aime la vie dans toute sa magie.
Ces faits valident-ils notre philosophie ?
Don Diégo de La Vega :
Je vois que tu honores ta belle patrie,
Et que l’amour de la vie est ton industrie.
Mais qu’en pense notre très belle troubadour,
De cette disposition qui touche au glamour ?
Clara d’Anduze :
Moi, j’aimerais bien entendre la dulcinée.
De Toboso, elle n’est point, mais sa destinée
Est celle d’une languedocienne habitée
Du désir de la venue d’une belle vie.
Laure, parle nous de ton beau parcours de vie ?
Laure :
Oh, oui, j’ai aimé et j’aime encore la vie !
Enfant, j’aimais bien la croquer avec envie.
De tous mes doudous, j’aimais tant être entouré.
De la vie, ils étaient les témoins colorés.
Je fus appelé par Mamylène Esméralda,
Car de l’Espagne, j’avais à coup sûr l’aura.
J’adorais bien aussi passer des rires aux larmes,
En belle actrice, sachant affubler mes armes.
A l’école, je fus longtemps classé troisième,
Me laissant à l’espoir d’atteindre la deuxième.
C’est cela une démarche de qualité
Disais-je à ma maman, avec alacrité.
De la géographie, j’étais très fâchée.
A son imaginaire, j’étais attachée,
Au point qu’un jour, arrivé en gare de Montréal,
Insouciante, depuis New York, du trajet abyssal,
Je fis la demande d’un ticket en anglais
Et l’on me répondit : ici on parle français.
D’un livre passionnant, je deviens le bourreau,
Dérangée, je peux vous mettre sur le carreau !
Il faut me laisser traverser les émotions,
Et me laisser vivre vraiment ma dévotion.
N’allez pas penser que je vis dans les nuages,
Les plaisirs font aussi partie de mes bagages,
Un bon morito dégusté au lac d’Orta
Rentrait vraiment bien dans mes desiderata !
Et le bonheur divin de faire des emplettes
Pour vider notre bourse d’un coup de baguette,
Quel bonheur de l’avoir fait avec mon Annie,
A Manhattan, au milieu de tant de folies.
La fibre mercantile a sommeillé en moi.
Papa s’en souvient bien avec beaucoup d’émoi :
Il devait me payer pour laver la voiture.
Alors, trouvez-vous que ma vie a fière allure ?
Clara d’Anduze :
De ta belle vie, j’en comprends toute la fièvre.
Assurément, tu cours dans la vie comme un lièvre.
Es-tu comme cela aussi avec tes amis,
Arrivent-ils à suivre ce pas affermi ?
Don Diégo de La Vega :
Et moi, je crois bien discerner que l’amitié
Est une composante vive de vos deux moitiés.
Alors parlez-nous des amis que vous aimez ;
De ce plaisir, nous n’en aurons jamais assez.
Honneur aux Dames, … Laure, nous sommes tout ouï !
Laure :
A l’amitié de mes chers amis, je dis oui.
Les raconter toutes et tous me prendrait du temps.
Notre amitié peut exister depuis longtemps,
Et toutes et tous sont au plus profond de mon âme.
Et je dois m’en occuper sinon je me pâme.
Candidate à une délégation de classe,
J’ai voulu mettre dans mon programme très classe :
Votez pour une candidate innovante et autre,
Aimant vraiment s’occuper des affaires des autres.
L’échec n’a pas stoppé ma rage d’amitié.
Que de souvenirs j’ai besoin de fabriquer
Pour assurer, de nos liens, la pérennité.
Le bonheur en amitié est crucial pour moi,
Il est à l’origine de tellement d’émois.
Ainsi les temps de shopping avec mes amies,
Qui généraient en mon cœur tant de bonhomie
Que je pouvais me livrer à quelques facéties,
Comme donner, à hue à Dia, des coups de pied amis.
Dans les relations, je peux être opportuniste,
Comme demander, avec le charme d’une artiste,
Un autographe à un entraineur de football
Que je finis par récupérer dans le hall,
Où nous séjournions, en vacances méritées.
Trouvons-nous grâce auprès de votre aménité ?
Clara d’Anduze :
Chez toi, Laure, l’amitié est une culture,
Vouée à la recherche de grâces futures.
Tu ne pourrais visiblement pas t’en passer,
Tout comme Armand, toujours prêt à se surpasser.
Don Diégo de La Vega :
Armand, de l’amitié, chante la mélodie !
Armand :
Mélodie de l’amitié, mélodie jolie.
Mélodie de jeunesse, mélodie enchantée.
Par l’amitié, je suis tout autant habité.
Chez les autres, je peux bien y poser ma chaise,
Dès lors que l’amitié s’y installe à son aise.
Je me confie facilement à mes amis
Sur mon état de santé parfois ennemi.
Ainsi, j’eus des symptômes d’allergie à l’effort
Dont je fus guéri, par miracle, et sans renfort.
Je fus très libre pendant mon séjour lillois,
A porter le chignon, laissant les autres cois.
J’ai laissé la fiction s’inviter dans notre aire
Un enfant de Lille, dans son imaginaire,
Me qualifia d’homme musclé, sans vraie raison.
Je suis un homme des rencontres amicales,
A Amsterdam, à New York et à Montréal.
D’une péripétie, j’en fais une anecdote,
Que je raconte avec bonheur, comme antidote.
Pouvons-nous espérer votre bénédiction ?
Clara d’Anduze :
Aimez les autres, c’est bien, mais de votre amour,
Nous aimerions en connaître tous les contours.
De votre élan, je vous bénirai au grand jour.
Don Diégo de La Vega :
Laure, de l’amour, fais-nous couler la rosée.
Chante-nous la mélodie de votre odyssée.
Laure :
Mon cœur, qui est à toi, est en grande détresse,
Lorsque loin des émois, amoureuse, je suis.
Être éloignée de ton bel amour, je ne puis.
Je veux qu’en demeure toujours la belle jeunesse.
De sa proximité, j’en aime les caresses.
Nul ne peut nous interdire ce bel acquis,
Ce tendre amour, qui, toute mon âme, a conquis.
Armand, chantons ce feu nouveau dans l’allégresse.
Je t’aime ici et ailleurs plus que tout au monde.
Avec toi, de foi, chaque minute est féconde.
Avec toi, mon cœur ne sera jamais trompeur.
Mon amour pour toi me tient en sa possession.
Et il ne s’agit pas là d’une confession,
Je t’aime tant mon doux Crouzy, avec ardeur.
Clara d’Anduze :
Ah quelle flamme !
Mon cœur, tu enflammes !
Je vois que tu sais ma poésie, ma filliotte !
Mais qu’a donc maintenant ton aimé dans sa hotte !
Don Diégo de La Vega :
Honore mon tendre hijo, notre poésie !
Sois de la verve mexicaine le Messie !
Armand :
Ma très belle amour, ma folle joie, ma maitresse,
Comme, auprès de toi, j’aime vraiment demeurer.
Ton feu d’amour est là pour me réconforter,
D’un temps futur qui sera pétri de liesse.
Ma flamme pour toi tient, du soleil, sa hardiesse.
Dans le silence des cœurs, elle peut se poser,
Mais dans notre rage de vie, elle va rester,
Entière, permanente et pleine de promesses.
De toi, jour après jour, je demeure assoiffé.
De toutes tes qualités, je suis étoffé.
Avec toi, j’ai la fureur de tout accomplir.
Dans les joies, les peines, tel est notre destin,
Celui de s’aimer tendrement, en beaux lutins.
Notre amour se construit un très bel avenir.
Clara d’Anduze :
Ah, de votre amour me voici bien convaincue,
Votre feu poétique m’a aussi vaincu.
Allez, offrez-nous un dernier et bel assaut !
Don Diégo de La Vega :
Viva Mexico !
Je ne peux dire que bravo !
Mi Hijo, c’est à toi de faire le grand saut !
Armand :
Pour emporter votre adhésion à notre destin,
Je vous raconte mes demandes de satin.
Je fis ma première demande de mariage
Auprès des parents de Laure, selon les usages
Dignes d’un beau caballero, d’un autre âge.
Vous me trouvez sans doute un peu énergumène,
Eh bien oui, ma seconde demande amène,
Fut faite auprès de la Dame de mes pensées,
Avec une tendresse vive et empressée,
Sur un bateau qui s’appelait l’énergumène.
De l’amour, je veux vivre une nouvelle aurore,
Avec ma fabuleuse aimée, ma douce Laure.
Clara d’Anduze :
Quel enchantement d’avoir de tels descendants,
Auprès de qui l’amour a beaucoup d’ascendant !
Les muses de la poésie et de l’amour
Fleurissent de jasmin le jardin de vos jours.
Votre sincérité fait vibrer notre liesse
Et ouvre vos chemins à tant d’allégresse,
Chemins de vérités et de vie, en tendresse.
Recevez, de ma bénédiction, les caresses.
Don Diégo de La Vega :
Que puis-je ajouter à cela, en beau Zorro,
« Avec mon beau cheval et mon très grand chapeau » ?
Offrez-vous dans votre belle vie des fous rires.
Que sur vos lèvres s’épanouissent les rires,
Tant dans les moments de joie que ceux de tristesse.
Que les troubles s’effacent devant l’allégresse.
Oubliez le temps qui passe, qui tant agace,
Et vivez chaque instant, celui qui tant s’efface ;
Et menez toutes vos actions, mes chers enfants,
En recouvrant votre belle âme d’enfant d’avant.
Acceptez-vous cela ? Me le promettez-vous ?
Laure et Armand en chœur :
Oui, nous serons toujours présents au rendez-vous.
Don Diégo de La Vega :
Votre tendre amour fait sonner son hallali.
Ma bénédiction, vous l’avez, de plaisir rempli,
Car il peut se dire en ces mots de bon aloi :
« Parce que c’était lui, parce que c’était moi ».