Le mariage de Mathilde et de Guilhem
Ce poème est un dialogue entre un aïeul réel de Guilhem Hosotte et les deux mariés.
Guilhem VII de Montpellier :
Je m’appelle Guilhem Sept de Montpellier,
Et j’ai toujours pu compter sur mes familiers.
Dans ma seigneurie, je n’ai eu que des alliés ;
Avec ma douce aimée Mathilde de Bourgogne,
Nul ne devait nous déplaire avec vergogne,
Et risquer alors, de nous, notre belle rogne !
Et voilà qu’un autre Guilhem, un descendant,
Veut s’allier à nouveau, en être indépendant,
Avec une Mathilde des terres de mon aimée.
Je veux bien y croire, pour le faire proclamer,
Mais il va falloir, pour en être accoutumé,
Me convaincre qu’il s’agit de ta destinée,
Que Mathilde de Bourgogne est ta dulcinée.
Guilhem :
Je comprends que pour vous convaincre de mon destin,
Il va falloir bien plus qu’un grand festin.
Que toutes les qualités d’un noble chevalier,
Soient, par nous deux, dignement conciliés.
Guilhem VII de Montpellier :
Tel est notre bon plaisir de vous entendre ainsi,
Tant de vous, mon descendant, que de l’aimée choisie !
Guilhem :
Valeureux, je suis, Montjoie Saint Denis, (cri de guerre)
A avoir chevauché le dos de mon papy,
Enfant, à vouloir conquérir, de son jardin, les fraises.
Et je vous le dis, j’y étais tout à mon aise.
Je n’étais point là pour conquérir des moulins ;
Qu’à mon palais seulement, ces fraises, fassent des câlins.
Guilhem VII de Montpellier :
Votre bravoure me paraît très sensuelle,
Et prend, en votre temps, une nature inhabituelle !
Et de cela, que pense votre tendre aimée ?
Du courage est-elle ainsi accoutumée ?
Mathilde :
Valeureuse, je le suis tout autant, moult me tarde,
Au point de faire monter, au nez de mes parents, la moutarde !
Enfant, bien des avenues, j’ai traversé,
Sans, par le danger, en être bouleversée.
J’étais confiante dans ma belle destinée,
Sans être, du désir d’aventure, détournée.
Guilhem VII de Montpellier :
Je comprends, noble Mathilde, que votre courage est picaresque,
Mais avançons plus avant dans le code chevaleresque !
Guilhem :
Généreux, je le suis,
Je n’ai jamais pensé que tout m’était acquis !
A mon bac, j’ai laissé passer devant moi le noble aéropage,
Me contentant humblement de la mention rattrapage.
Tout en étant plein de merci pour mes concurrents,
J’ai attendu, pour plus briller, sans différends,
De m’épanouir dans une activité qui m’est chère
L’informatique, aux milles atmosphères,
Qui m’a fait dire, lors de mon adoubement à l’EFREI : (dire le I pour la rime)
Papa, je suis pris !
Comme j’ai aimé aussi rafraichir les taureaux,
Sans vouloir en être un bourreau,
Avec des bouteilles d’eau, et mes bottes de mille lieux,
Lors de la fête votive de Beaulieu.
Conquérant, je le suis également !
J’aime annexer de nouveaux territoires, amplement.
La force et l’endurance sont de mes mérites,
Et croyez-moi, je ne les ai pas vécus en ermite.
David vous le dirait surement, avec brio,
Que de vitalité dans les jeux vidéos,
Auxquels nous nous livrions, lors de tant d’après-midis, au galop !
Nous aussi, nous pratiquions, en lice, des tournois ;
Ils étaient de pétanque ceux-là, ma foi.
Et la victoire fut au rendez-vous,
Ce qui nous mit sens dessus-dessous !
Et mon endurance éprouvée au lac d’Orta,
A tourner en rond, dans mon canoé, un peu béta !
Guilhem VII de Montpellier :
Quelle vision personnelle mais très touchante
De la dignité chevaleresque, si galante !
Je veux entendre maintenant ta belle,
Et de ces talents, tout apprécier d’elle !
Guilhem :
Mon cher aïeul, notre temps, autre temps, autre mœurs,
Mais de tout chevalier, les qualités demeurent.
Guilhem VII de Montpellier :
Silence mon filiot, écoutons, si tu le veux bien, ta belle !
Mathilde :
Généreuse, je le suis assurément,
En effet les opprimés me touchent profondément.
Enfant, j’ai voulu sauver des oisillons tombés du nid,
A la maison, nous les avons accueilli,
Et, d’asticots détournés de leur usage, nous les avons nourris.
La nuit suivante, nous connûmes une épopée,
A devoir rassembler les asticots qui s’étaient élancé dans une autre équipée.
Et, de cela je fus bien chagrinée,
Car, pour ces oisillons, la mort fut leur destinée.
Je me souviens avoir aussi offert de l’eau à Nîmes
A un mendiant qui s’abandonnait dans les abîmes.
Ma surprise fut de le voir arroser une plante
Avec cette eau qui aurait dû lui être bienfaisante.
Conquérante, je le fus et je le suis encore, avec aisance.
On dit de moi, dans toutes les seigneuries, qu’avec prestance,
Je suis une princesse, une princesse guerrière,
Portant avec fierté ma bannière !
Forte, je fus enfant, et le suis encore aujourd’hui.
Les faibles ont toujours pu compter sur mon appui.
Contre l’ennemi, Ainsi je frappe ! fort ou faible soit l’icelui. (à dire, avec force)
Quant à l’endurance, j’ai été souvent son amie.
Ainsi, en Chine, un jour, sans argent ni nourriture, bien qu’anéantie,
Je dus attendre le secours d’une chinoise qui secourut mon anémie.
Et la fois, en Italie, où nous dûmes supporter avec ma sœur une disette,
Après qu’un distributeur ait conservé notre carte bancaire dans sa ginguette.
Il fallut attendre la solidarité parentale guillerette,
Pour connaître de nouveaux coups de fourchette !
Guilhem VII de Montpellier :
Que voilà de belles qualités chevaleresques
Qui commencent à me mettre en liesse.
Je veux maintenant tous deux vous entendre sur votre quotidien
De vie sociale et d’amour, dont vous êtes les gardiens.
Guilhem :
En bon chevalier et gourmet, j’aime banqueter.
Ainsi, les cannellonis et les saucisses me font haleter.
Et les glaces, que j’ai savourées avec plaisir,
Parfois, dans la discrétion, où, je devais me tenir !
Mathilde :
Pour ma part, j’aime savourer les fruits de la treille,
Et je suis sensible aux bouquets de bonnes bouteilles.
De Bourgogne, je privilégie les grands vins de domaine,
J’aime aussi d’autres vins, d’Anjou et de Touraine,
Du Jura, de son Languedoc et d’Aquitaine.
J’aime aussi les abricots, les cerises.
D’autres fruits savoureux, je peux être sous l’emprise.
Aventureuse, j’aime aussi découvrir les eaux locales,
Oubliant qu’il faut préférer des eaux occidentales.
Ainsi en Chine, en état de grande soif, je bus de l’eau avec emphase.
Il en résulta pour moi, cette-fois-là, une amibiase !
Guilhem VII de Montpellier :
Fuyez-vous la question de l’amour, qui, pour nous, était courtois ?
Allons, Hourra ! Parlez m’en, nobles comtois !
Guilhem :
Auprès de mon aimée, j’ai retrouvé l’amour
Qui s’était éloigné de moi dans un chagrin.
C’est le ciel qui m’a envoyé ce beau destin,
Qui fait de ma personne un nouveau troubadour.
J’ai pu redire, je t’aime, comme au premier jour.
Toutes les peines s’éloignent sur ce chemin
Que ma Mathilde illumine, dans ce festin,
De feu, de flamme, aux sonorités d’un tambour.
De moi, elle sait tout ce qui m’a toujours troublé.
Par ses mots fleuris d’hymen, mon être est comblé,
Et sait faire passer mon âme du noir au rose.
Je veux sans cesse, par Mathilde, être conquis,
Pouvoir toujours partager des je t’aime exquis,
Et rester un homme heureux, en parfaite osmose.
Guilhem VII de Montpellier :
Quelle belle déclaration d’amour et de tendresse
Qui contribue encore davantage à ma liesse…
Mathilde :
Malgré notre écart d’âge, qui est peu de chose,
L’amour a résonné au rythme des tambours.
Il a bien fait de mon aimé un troubadour
Qui a chassé de lui toute la sinistrose.
Je suis devenue sa bonne étoile, sa rose.
J’ai aimé sa manière de me faire la cour,
Faisant de moi, en l’instant, l’aimé de toujours.
Je suis sa princesse ; il est mon seigneur qui ose.
Il est la tendresse qui se laisse accueillir,
Sans oublier, en des rires, de m’attendrir.
Avec lui, du bel avenir, je n’ai plus peur.
Amour baladin, amour badin et lutin,
Amour à dessein, amour cristallin, destin,
Notre tendre amour vibre de mille couleurs.
Guilhem VII de Montpellier :
Il en faudrait peu pour que vous emportiez ma décision,
Proposez-moi un dernier assaut plein d’émotion.
Guilhem :
Pour emporter votre adhésion à notre destin,
Je désire vous raconter notre Saint-Valentin.
De l’amour des beaux livres à l’amour de ma belle,
Ce jour-là, j’ai demandé la main de mon hirondelle.
Alors que nous finissions de lire l’ouvrage « la passe miroir »
Ma tendre Mathilde découvrit une bague de fiançailles faire valoir.
Une princesse guerrière méritait tant une requête princière.
Ma demande de mariage devait donc être altière.
Guilhem VII de Montpellier :
Si je ne savais rien d’autre de votre vie
Et de tout ce qui fait votre alchimie,
Ce dernier événement si picaresque,
A lui seul, me convainc de votre âme chevaleresque.
Nobles chevaliers, nobles chevaleresses,
A cette assemblée, je proclame en toute liesse,
Leur amour est un amour galant et courtois,
Très élégant vraiment, et n’étant point de bois.
Alors, puisque loin de vous, je dois demeurer,
Dans l’attente du jour de pouvoir vous retrouver,
Cet amour bienveillant va me réconforter,
Éloignant de notre monde incertain, la tristesse.
Que se pose sur vous ma bénédiction,
Que partage ma tendre Mathilde, avec la même conviction.