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Jacques HOSOTTE

Le travail est-il notre avenir de plaisir ?

Il était une fois dans un duché lointain
Un duc qui régnait au milieu d’un peuple hautain
Qui vivait installé dans un bel hédonisme,
Se moquant du travail avec un grand cynisme.

Plusieurs chapelles se livraient à ce déni
De voir tous les ouvrages à tout jamais bénis.
Les premiers pensaient qu’ils gagnaient si peu ainsi
Qu’il valait mieux, par la paresse, être choisis.
Pour certains même, la flemme était au sommet
De leur art qu’ils cultivaient en dignes gourmets.
Les seconds pensaient que le plus noble travail
Etait celui des femmes au sein de leurs sérails.
Pour d’autres encore, il pouvait être une corvée
Qui vous conduit à une folie achevée.
Et tous ces sages qui en parlaient avec envie
Espérant que cela leur passe dans leurs vies!
Tous pensaient que le travail était inutile
Et sans espoir dans ce monde vraiment hostile.

Que va devenir mon peuple se disait-il
Moi qui n’ai jamais mis le travail en exil ?
Certains jours, le travail peut être un médecin.
De mes souffrances, il en est alors le vaccin.
Et l’ennui, à mes yeux, est si abrutissant,
Qu’il en devient, au fil du temps, avilissant !
Et quel paradoxe de vouloir fêter le travail
Alors qu’ils en sont l’ennemi dans leurs bercails.

Désespéré, il confia ses espoirs au ciel
Qui lui offrit une fée dans un arc en ciel.
Fais de toutes leurs contradictions des étoiles
Qui seront, de tes actions futures, la voile !
Le duc ne comprenait pas ce qu’elle voulait dire !
Donne-moi une belle idée pour calmer mon ire,
Lui confia-t-il, habité par tant de désirs
De voir cette débâcle ne plus le transir.

Ils fêtent donc le travail sans l’aimer vraiment,
Alors que de nouvelles fêtes assurément
Viennent enrichir le bouquet de vos jours fériés.
Que s’y ajoute la journée du bel ennui
Qui pourra compter sûrement sur ton appui.
Alors, peut être, les ennemis du travail
Reviendront à tes côtés sur leurs anciens rails.

L’ennui peut conduire sur la voie des plaisirs
Dont le travail est le père qu’il faut choisir,
A moins qu’il ne soit le docteur de nos désirs.