Les femmes d'hier, d'aujourd'hui et de demain
Femmes d’hier,
Vous avez tant connu l’hiver.
Votre passé ne fut point vert.
Vous étiez si loin
Sur notre chemin.
Vous étiez l’oubli
Et tant affaiblies.
Sans doute la peur
Des hommes en stupeur,
Peu soucieux de vous,
Parce qu’en dessous.
Vous étiez dans l’ombre,
Vivant sans encombre,
Et pourtant si vives,
Prêtes à l’offensive.
Femmes d’aujourd’hui,
Champs, prairies, vallées, forêts, vous avez conquis,
Mais l’aridité des âmes nous guette encore.
Ici, de belles efflorescences peuvent éclore,
Là, des pluies abondantes font faner les fleurs.
Ailleurs, des tempêtes vont chasser la chaleur.
Des peines des hommes fébriles,
Vous savez en être l’asile.
Quand sur leurs âmes fragiles, la mer se brise,
Vous savez y faire s’élever une brise.
Vous savez gagner l’estime du monde
Lorsque les tempêtes humaines grondent.
C’est votre vrai courage qui la fonde
Qui, chez vous, est une source féconde.
Si vous êtes saisies parfois par les faiblesses,
Votre esprit sait se réfugier dans la sagesse.
Elle sait aussi s’accompagner de Dame envie,
Sachant répandre ses charmes sur la vie.
Vous savez :
Aimer,
Chanter,
Pleurer,
Dire
Et sourire,
A la vie,
Avec envie,
A la mort,
Notre sort.
Femmes de demain,
Quel sera donc votre destin ?
Que l’avenir ne devienne pas incertain
Et que ne reviennent pas des temps puritains.
Notre destinée est une complicité
Installée avec force et sans duplicité.
Que de bouquets et de parfums à découvrir,
Que nulle hésitation ne devra appauvrir.
Nous tous, humains, nous devons être solidaires,
Et, être de nos liens étroits, les feudataires.
Mais un orage, une crise peut subvenir,
Qui remettra en cause, dans notre avenir,
Toutes les victoires gagnées par les femmes,
En raison du retour de coutumes infâmes.
Ici et maintenant, enfin,
Si j’étais Dieu, je ferais courber les humains,
Avec la douceur apaisante de la main,
Devant les trésors des femmes sous les cieux
Que la colombe de l’espoir offre à nos yeux.
Jacques HOSOTTE