Le silence que l’on a construit dans ma famille Pour défendre des intérêts circonstanciels, Protecteur des seuls simulacres artificiels, A planté au fond de mon âme des aiguilles.
Il a tant fait planer sur moi son insolence. Son vent a conduit mes émois à la potence. Il a su créer en mon cœur une violence, Qui, dans sa course folle, a contraint ma patience.
Réduit à subir pendant longtemps sa constance Mon âme a dû porter les fleurs de la souffrance. La rosée fatale y a déposé ses pleurs, Embaumant en mon for intérieur les douleurs.
Ces silences demeurent pour moi des mystères. J’ai désiré les libérer de leurs tanières. Au plus fort de l’orgueil, on les croit impuni Mais dans la liberté je m’en suis prémuni.
Vous mes aïeux, dont l’histoire, j’ai raconté Ces silences subis, vos vraies vies, ont dompté. Dans vos tombes, vous ne pouviez pas vous défendre, Pour, dans les fleurs de la vérité, nous attendre.