A la très belle fête que je veux donner, Venez- y nombreux pour vous y abandonner Laissez vos ennuis dehors, en êtres oublieux. Ils vous rattraperont bien, étant facétieux.
Je ne sais pas bien ce que l’on y mangera, Ni même, mon ami(e), ce que tu oublieras. Mais quoique tu y manges, dis-toi bien au fond Que rien n’est mieux que l’amitié sous un plafond.
Bon, je vous l’accorde, quelques belles volailles, Arrosés de vins de Touraine qui vous aillent, Et tout autant de Bourgogne de grande estime Sauront faire de vous des êtres magnanimes Devant votre amitié mise un peu en pagaille.
De ton délire vineux tu feras le deuil. Tu t’installeras prudemment dans un fauteuil, Pour y cuver les effets de la féérie, Te détourner des ires de la barbarie Et retrouver le chemin de la belle entente, Après t’être livré à beaucoup de descentes.
Et si d’aventure à nouveau le vin te tente Ne persévère pas à suivre cette pente, Retourne à la modération, avec piété, Et dis toi bien sans aucune contrariété : Boire un très grand vin, c’est boire de l’amitié.