Dans la garrigue de Beaulieu en Languedoc, il y a un chemin perdu et ombrageux où réside un très vieux chêne vert. Ce lieu pétri de magie m'a inspiré ces quelques vers :
Mon chemin perdu Dans la garrigue herbue, En moi si ténu.
Il est dans mon cœur Au milieu de belles fleurs. Voyez leurs candeurs !
Y vit un chêne Que mon âme enchaîne. Il est sans gêne.
Il m’apaise tant. Je ne compte plus les ans. Je suis sans carcan !
Devant ce chêne, par la lumière, irradié, J’entends la voix de ses cantiques psalmodiés. Dans leurs harmonies, je rencontre ma raison, Qui, avec mes émotions, est au diapason.
Ce lieu perdu m’offre le banquet de ma vie ; De sa venue à mes lèvres j’en suis si ravi. A son charme ardent je me suis attaché Et je ne peux plus maintenant en être arraché.
De chaudes aurores inondent cette garrigue ; Elles lèvent au fond de mon âme toutes les digues. Sous le ciel, devant tant ces merveilles suprêmes, J’ai le bonheur fringant de me trouver moi-même.