Oh Lac d’Orta, ardent, pressant mon cœur tu tiens, En des rets soyeux de bonheur tu le maintiens. Tu tiens ma vie dans des espérances si vives Que le regard de tes eaux tant câlines avive. Etre un beau jouvenceau pour, en tes eaux, descendre Et faire de toi ma tendre aimée, ma belle Cassandre.
Tes eaux abondent d’intrépides intentions Qui, par leurs couleurs, décident de ma passion. Vous êtes tantôt douces, tantôt si volages A ne pouvoir laisser insensibles les plages. Votre robe peut être ou grise ou bleue Qu’elles n’altèrent pas mes belles pensées, parbleu !
Devant tant et tant de maisons je vagabonde Les unes discrètes, l’eau désire les vaincre, Les autres, les nymphes souhaitent les étreindre. Toutes offrent leur beauté téméraire à l’onde. Sur le papier, votre grâce, je veux décrire, Mais devant votre victoire je me retire.
Les vaisseaux passagers sur tes flots aguerris Entraînent au loin de mon cœur les destins meurtris. Ils portent sur l’onde le miel de mes désirs Pour ne laisser ouir que la voix de mes plaisirs. Ils sont tels des zéphyrs fleuris dont les soupirs Offrent à mon imaginaire un bel avenir.
Heureux soyez-vous qui venez sur ces rivages, La splendeur de ces lieux vous tiendra en servage. Heureux soyez-vous de vous laisser émouvoir Par son cœur fier qui nous soumet en son pouvoir. Heureux soyez-vous qui y passez un séjour Vous y vivrez et laisserez les alentours.