Le temps qui passe, je l’ai tant laissé passer, Alors que j’aurai pu vraiment le dépasser. Il y a beau temps qu’il n’occupe plus mon ciel. Que j’eusse aimé à temps en faire mon arc-en-ciel !
De temps en temps, je cours encore dans ses voies, En espérant qu’avec le temps viendra la joie De le vivre tout le temps en un rien de temps, Même s’il me fuit, le bougre, ces derniers temps !
Je veux le cueillir dans les beautés de mon temps. Je ne veux pas qu’il soit utile ou ordinaire. Je désire qu’il m’éloigne des vents contraires Qui dans mon cœur ont fait la pluie et le beau temps.
Oh beautés de la vie et de notre nature, Faites éclore en moi toutes vos belles boutures. Que plus aucun temps de grands malheurs ne me trouble ! Qu’ils s’effacent devant le temps gagné qui redouble.
Estimez vous qu’ainsi j’aurai perdu mon temps? Non, car dans l’amour du beau, j’aurais pris tout mon temps. Et dans les temps qui courent et qui tant nous oppressent, Devant les grâces de chaque instant, le temps presse !