Au cœur de la forêt intime de tes roches, Sous le si vieux château du géant tu t’accroches, Toi, mon beau village de Saint Guilhem le Désert Qui met toutes mes émotions à découvert.
Par ta grâce et ta beauté, je suis adoubé. Par tes mille merveilles, mon cœur est nimbé. Je veux courir, je veux voler, je veux chanter, Dans tes ruelles qui veulent tant me hanter.
Je vois le preux Guilhem galoper dans Gellone, A sa course chevalière, je m’abandonne. Je veux coudoyer ton désert et sa nature Et caresser la naissance de son eau pure.
Je vois ici, là des paladins d’autrefois, Je veux tant leur témoigner un amour courtois. Ils sont les troubadours de ton humanité Faisant effleurir en moi ton éternité.
Altières sont les demeures de ton passé Aux façades dont l’élégance est enchâssée. Je les rejoins ici, je les approche là, M’abandonnant à vouloir leur donner le la. Leurs arcatures, leurs fenêtres géminées, Leurs linteaux sont, à mon cœur, acheminés.
Regardant sur la place l’église posée, A la simplicité si frêle et reposée, Le temps se suspend, se repose et tant s’efface Devant ma félicité qui devient vivace.
Je te vois serti dans un bel écrin floral Et ainsi je te trouve un mérite cardinal. Tes pins de Salzman, tes lauriers aux couleurs vives Font vibrer en moi un grand bonheur qu’ils avivent.
Ailleurs, j’ai tant aimé visité des merveilles Mais auprès de ta beauté je demeure en veille, Désirant dans tes ruelles y revenir Et pouvoir, je te l’assure, m’y recueillir.