Je doute. Parfois, les mots, je les redoute, Je mène avec eux bien des joutes. Ils s’envolent dans mon beau ciel d’azur, Et y caracolent, je vous l’assure.
Je cours en tirailleur. Ils me laissent penser qu’ils sont d’ailleurs, Et me l’affirment bien souvent en chœur, Mais je les pourchasse avec ravissement Et je les rattrape affectueusement.
J’admire votre patine. Ah, les mots ! Vous êtes des ruisseaux, des collines, Vous laissez toujours des sensations divines. Vous êtes odorants, vous êtes si florissants, Qu’à votre contact tout paraît attendrissant.
Je m’amuse de vos éclats. Vous êtes, de mes émotions, les avocats. Serais-je parfois avec vous un apostat? Je vous écris avec effusion et flamme; En mon âme, en mon cœur, vous êtes des oriflammes.