Au sud du village de Beaulieu, s'ouvre à nous un paysage apaisant nous offrant un très beau point de vue sur le massif des Cévennes, qui a inspiré ce poème :
Il est des points de vue qui vous laissent sans voix, Qui vous libèrent de tous vos chemins de croix. A Beaulieu, se dresse la croix de la mission, Qui nous invite à des voyages horizons.
J’aime m’asseoir là à l’ombre de cette croix, Me détacher du temps et me laisser le choix De vivre un apaisement en pleine conscience, Livré à l’instant présent, en toute obédience.
Ce beau site nous incline à la rêverie. Oh montagnes adoubées par la féérie, Vous êtes pour nous un asile fortuné Dont la grâce empourprée nous a été donnée.
Toi le Mont Aigoual, tes landes et tes pâturages Se laissent entrevoir à notre horizon de rage. Ta lumière d’or peut ensorceler notre âme. Dans le silence, tu m’ouvres tous les sésames !
Toi le Pic Cassini, que l’on croyait perdu1, Dans la brume dormante, tu es attendu. Lorsque l’horizon brûle de tous ses grands feux, Ton prestige devient alors mystérieux.
Toi le Mont Lozère2, on ne te devine à peine, Jouant ici avec la brume de chaleur, Vibrant là sous le destin de la lune pleine. De la beauté discrète, tu es le veilleur !
Toi le Mont Ventoux, la neige est ton seul témoin, C’est ainsi que tu te fais voir dans le lointain. Tu te fais désirer pendant toute une année. Ce n’est qu’en hiver qu’on croise ta destinée.
Oh plaine verdoyante de vignes intimes ! Tu appelles mon âme à des émois sublimes. De saison en saison vibre tant ta nature Soumettant à nos yeux de nouvelles parures.
Je respire tes senteurs de verdure et de thym, Qui ouvre mon esprit à l’espace divin. J’y vois caracoler des hommes et des bêtes. Dame Nature s’offre d’éternelles fêtes.
De cette beauté, je me veux le créateur Mais je n’en suis que le modeste spectateur. Je suis le pèlerin de ce lieu si sauvage Qui hante ma conscience de belles images.
Je reviendrai souvent en ce lieu m’y asseoir Pétri de mille et un désirs et plein d’espoir, A vouloir faire poindre de ce lieu le mystère Et y faire s’élever sa brise légère.