Dans la maison de Colette Il y a des chats persans Des stylos d’encre violette Qui écrivent des romans Dans le jardin de Colette Il y a des lilas blancs Des frissons de girouettes Qui s’amusent avec le vent Elle a vécu sa jeunesse En croquant à belles dents Dans ce fruit plein de richesses Sans perdre le moindre instant Elle a traversé le siècle A la vitesse du vent Et son beau sourire espiègle Lui valut bien des amants Elle se battit pour défendre Les femmes et leur liberté En choisissant de pourfendre Les tabous les préjugés Ses amours faisaient scandale A Paris en 1900 Elle ignorait la morale Des bourgeois des bien-pensants Elle continua sa route En assumant son destin La plus fidèle de toutes A son métier d’écrivain De divorce en mariage Elle a toujours rebondi Pressée de tourner les pages Du vrai roman de sa vie En ce doux mois de septembre Elle se souvient d’autrefois Et sa vie vient la surprendre En murmurant à mi-voix La chanson de sa jeunesse Qui s’en va à petits pas Vers une tendre vieillesse Qu’elle partage avec ses chats…