Ils se balancent À jamais suspendus À la corde de notre mémoire Aux balcons de l’horreur Le tic-tac de leurs corps Dicte l’acte de contrition de la haine :
Pour celui qui sauta dans le lit de la rivière Fauché par une rafale Dans l’éternité de sa course
Pour celui qui cracha à la gueule des loups En écrasant son poing Sur la face d’acier d’un nazi de « DAS REICH »
Pour celui qui chanta du haut de ses vingt ans Le Chant des Partisans : « ouvriers, paysans, c’est l’alarme... »
TOUS COUPABLES DE LA MEME INNOCENCE
Leurs mains bleues ligotées derrière le dos Ces tire-bouchons de silence en tenue de travail Se comptent au doigt mouillé des larmes de leurs mères
Ils se balancent À jamais suspendus À la corde de notre mémoire Aux balcons de l’horreur Ils ne furent jamais cent Mais quatre vingt dix-neuf L’inconnu rescapé Notre frère orphelin Ranime chaque soir La flamme du souvenir Dans les yeux des Martyrs.