Advienne que pourra les nuages s’en vont Il n’est plus dans le ciel qu’un espoir déchiré Comme un peu de coton sur le fond du ciel bleu Ce ciel indifférent à tout ce qu’il abrite
Nous dispersons nos temps selon d’étranges rites Où le moindre mensonge est un terrible aveu Tout ce travail ballotté par vents et marées Que vivre nous inflige un ineffable affront
Ah Que si tout respire Que si tout est une âme A la nature éclose Que tout expire et Tout enfin s’apaise puisque seuls les désirs Ont ce parfum de volupté inassouvie
Nous déchiffrons de l’ordre là où tout dévie Et notre seul savoir et notre seul plaisir Sont de voir une absence à jamais s’étirer Comme si nous savions le feu hors de la flamme
Cet ordre deviné sous des lois incertaines Cet ordre est-il la canne blanche qui résonne Sur le trottoir de notre histoire Et cet aveugle Que sait-il de ces rues tant de fois parcourues
Mais si ce n’était pas d’un esprit secouru Le palliatif de notre tare alors que meuglent Tous les bœufs de la terre Ici on ne moissonne Par des bouches de vent que des paroles vaines
Que savons-nous du choix que fait notre langage De nos désirs de ce qui est qui défend-t-il Et quand le ciel se vêt du gris de la colère Nous sommes les enfants surpris de sa révolte
Pour exister nous commettons l’unique faulte Nous sommes la verrue sur la peau de la terre Une erreur un abcès sur l’océan une île Nos montagnes des vagues ne sont que l’image.