Je suis un arbre sec qui pleure en plein désert Je suis né au beau milieu d’une verte forêt Qui jamais n’exista Jamais nulle Vézère N’irrigua ma racine afin que fût l’apprêt
Longtemps je pris pour foule ces grains si pervers Ils n’étaient que du sable et non l’or vert d’un pré De communion cette étendue n’est que l’envers De cette ombre à mes pieds qui me suit de si près
Nul ami pour fraîchir mes feuilles qui s’étirent La chaleur sur le roc sonne glas solitaire Et la nuit la froidure étreint l’os qui expire
Toujours ce même ciel d’une foule distante Se peuple d’ironie Pourquoi faut-il qu’enfantent Et l’enfer et la glace un arbre creux sur Terre ?