Voici venu le temps des étoffes sorties Des étoffes tendues sur les lits de patience La saison en silence réveille sa science Pour en rêves fertiles muer interdits Et briser les frimas par des bourgeons qui dansent
Dans les couleurs brulées de ces feuilles tombées Ce n'est pas la victoire attendue d'une fin Que nos yeux doivent craindre à surprendre demain Mais la flèche en ce bois de cet arc courbé Et le bras qui prédit le temps pris à deux mains
Sur sa piste voyons le sauteur qui prépare Pour sa course l'élan A l'appel de son pied Il deviendra l'oiseau envolé vers l'été La nature sans fard renouvelle son art En stratège qui sait comment le sort dénier
A l'humide retour et des vents et nuages Voyons discrètement se préparer les lentes Germinations cachées Apprenons leurs usages Elles laissent les eaux lentement sur la pente Glisser aux coeurs de la pérénité des âges
Certifié par des siècles d'accomplissement Sous nos pieds son savoir sûrement se déploie Et son effacement n'est pas signe qui ment Car après en avoir établi toutes lois Elle les accomplit jusqu'à leur dénouement.