Ce n’est pas tous les jours le jour de ton retour Femme qui me laissas cette douleur au cœur La veille du partir de n’avoir pas su dire Combien sur le sol rampe l’ombre de l’oiseau
Feu qui brûles et fuis Tu détruis et tu crées Une danse incessée de novices désirs Une peur de mal vivre et de vivre pourtant A guetter le plaisir appris à ta présence
Elle ne saura pas le pouvoir magnifique Qui me fait sa victime et aussi son amant Que son rire ses yeux sont les chaînes cherchées Le désert de ne sentir dessus soi son souffle
Où commence où s’achève ce jour qui se lève Soleil de tout instant aux multiples visages Humaine mosaïque où se trace le corps De l’unique maîtresse en ses yeux entrevue
Intangible regard dans chacun reconnu Inépuisable vie à ses baisers puisée Source qui m’ouvre le gouffre du temps vaincu Lorsque mes bras enserrent la chair de l’espace
Pourquoi faut-il que le plaisir soit défaillance Cet absurde moment auquel je me soumets Arrêter un instant la fuite de ma vie Pour saisir à plein bras une mort parfumée
J’embrasse à la façon de l’homme qui se noie De celui qui se perd et jouit de sa peur Car tes yeux ô ma femme sont ce puit profond Du fond duquel de ma question sonne l’écho
Je ne sais vivre aussi simplement que la bête L’innocence se gagne au moment qu’on la tue Je ne te dirai rien de ce plaisir si bref Qui dans les lits communs s’épuise infiniment