J’ai vécu dans Cirta la cité déflorée J’ai connu les enfants de mon âge d’alors La femme a de l’allure et grande dignité Et l’homme en restant fier ne craint pas de pleurer
Ils savent accueillir et autant détester Et leur âme frémit sans que leur cœur fléchisse Si la mer du milieu nous maintient à distance Nous partageons les mêmes rires mêmes danses
Dans leurs yeux dans leurs gestes s’étendent l’espace Et la lumière dont je reste avide et veuf Le jour est bleu et transparent Le ciel la nuit Etincelle en des flots d’émeraudes joyeuses
Je reverrai Cirta couronne du rocher Et son Rummel qui doucement lèche son pied Sa neige épaisse et la cigogne se percher Dont le vol réunit l’Alsace à l’Algérie.