Je t’apporte le jour d’une nuit allumée (1) Dit l’amant dont l’orgueil à ta beauté se dore L’instant se diluera autant que dire encore L’éternité s’envolera dans la fumée
Il n’est qu’un seul instant auquel chacun aspire De celui-ci dernier qui en suppose un autre Une île alors s’étend pour demeurer la nôtre Le battement du cœur du temps reste l’empire
Enclos dans cette chambre l’univers s’étreint Tout devient clair et simple L’évidence enfin N’est plus à rechercher dans les contours des corps
Les rages les désirs n’exigent plus décors Quand toute poésie se résume à ces dires Permets que d’un baiser en ta main l’âme expire.
(1) Paraphrase du vers de Mallarmé: "Je t'apporte l'enfant d'une nuit d'Idumée".