Aurais-je au flot, comme autant de feuilles, laissé Partir ces éclats brefs qui devinrent ma vie, Aussi fier que têtu, ne jamais me baisser Afin de les brasser dans un nœud qui convie ?
Voir l'onde qui jubile, à ne s'en pas lasser ! A dérive emporter le songe qui dévie, Par son fil séparé, diviser, concasser, L'unité primitive en des bris de survie...
Parfois, l'espoir surgit de marée incertaine ; Le solitaire fuit l'étouffant cabaret Du séjour, à l'aguet, dehors, d'ultime aubaine !
L'égaré se repère au lointain minaret ; Et pour que son insignifiance ne soit vaine : Sa statue guette le reflux du mascaret.