Quand on n’est plus aimé et qu’on aime toujours On craint de ce temps la venue de ce jour Que rien ne peuplera que le souvenir cher De ce bois frémissant devenu froid désert
Quand on aime toujours malgré cœur arrêté Que le feu est soufflé que le nerf est coupé Sur banquise de l’heure on voit l’ombre gelée De cet autre qui fuit ce qu’il aurait été
Quand on ne doit aimer que du vide la pose Cet espace évidé qui réclame sa chair Lors l’amant cherche place en son nouvel enfer
Cherche place où cacher ce cœur sourd qui le ronge Ce fer blanc qui le fouille où se trouvait le songe D’un jardin ébloui par l’éclat de sa rose.