« J’aspire à vos lauriers que tant j’ai rejeté », Dit l’animal face à son auditoire ; « Vos ouïes, de ma douleur, ne sont que l’exutoire… Entendez-moi ! Voyez-moi ! Ai-je été ?
Comment, sans mon Soleil, pourrait briller l’Eté ? J’ai tant de Moi enclos dans ma mémoire, Que je cherche et ne trouve en vos yeux mon histoire : Votre oeil, pourtant, mon miroir enchanté…
En scène je me mets, en vos vitrines ! Taxidermistes ! Offrez-moi vos projecteurs ! Qu’enfin ma gerbe trouve ses latrines…
Qu’importe la pelisse, afin que j’aie un rôle ! Ne riez pas ! Nul doute ne me frôle ! Dans la salle, clapez ! stupides spectateurs !
Sachez que tragédies sont mes grimaces ! Afin que l’on me voit, j’adopte toutes peaux, De mon image en quête, dans vos glaces…
Dans mon silence assourdissant, j’avoue, en somme, Ne plus savoir si je joue ma personne, Et je crains le glas, qui dans mon cœur, sonne… Je me perds ! Je me noie !… Qu’importe ! Je me nomme !
Mais je ne suis qu’un pitre, Qui court après son litre… Papa ! Maman ! Aimez-moi ! Aimez-moi ! »