Je suis le chat qui la nuit marche sur vos toits Ce chat sombre qui plonge au profond de vos songes Qui passe silencieux pour fouiller vos mensonges Et vous laisse au matin l’âme vide à l’aboi
Ce félin malicieux adoré des Crétois Qui leur apprit comment feuler le mot qui ronge Et j’ai porté mon silence en ce gouffre où plonge Ce savoir désolant qui vous tance « Tais-toi ! »
J’ai couru tous vos âges vous ai vu grandir Délaisser les forêts pour des mers improbables Guidés par toute étoile aveugles au nadir
Je reste auprès de vous Je veille sur vos rêves Vous dont le nerf est vif mais la pensée si brève Je suis le chat qui la nuit marche sur vos sables