Je sais que je n’aurai pas le temps de tout lire De tout voir tout sentir caresser et comprendre Mon esprit est petit seul le sauve un délire Que l’océan du sens à l’ouïe se laisse entendre
Sans gourde je prétends traverser le désert Et maudis le soleil de n’être à ma mesure Car mon ombre est image d’infini disert Qui dans mon dos se tait tant que ma marche dure
Il est aisé d’être distrait par le boucan Tant de ce siècle que des autres Rien de neuf Cependant que ce bruit permanent des cancans
On le sait que de paix l’avenir reste veuf Mais dans ce brouhaha se niche le silence Ce fil ruptible sur lequel le monde danse.