Vous eûtes des grandeurs pour peupler la mémoire, Enfants ! Bien avant que le temps ne vous ait pris ; Des rêves insensés, de puissance et de gloire, Qui soulignent combien : vous n’avez rien compris…
Et pourtant ! Tout est là, dans cet instant fugace, Où l’avant et l’après s’appuient sur le néant D’un infime apeuré dont la sève se glace.
Ô combien d’agités ont conduit à l’abîme, Prenant leurs petits pas pour foulée de géant, D’anonymes gentils confondant fosse et cime !
Je rêve seulement de cette fleur petite, Epanie au matin, qui s’enmeurt à la nuit, N’ayant rien demandé, ni l’amour, ni le gîte, Au sol qui l’accueillit, au souffle qui la fuit.