Je viens d’un jardin Sur la terre duquel Enfant j’ai couru, Dit l’homme-volant.
Puis quand voler J’ai commencé, J’ai vu d’un seul regard Tous les coins du jardin Où je ne pouvais me cacher D’une seule fois, Dit l’homme-volant.
Puis m’élevant, J’ai vu d’autres jardins Dans lesquels D’autres enfants jouaient Selon d’autres règles Qu’en mon jardin, Dit l’homme-volant.
Et j’ai vu d’autres enfants Apprendre à voler, Depuis d‘autres jardins, Dit l’homme-volant.
Puis, j’ai voulu Plus haut voler, Et je n’ai Plus vu mon jardin, Plus vu les autres jardins, Dit l’homme-volant.
Je me souviens du jardin Duquel je ne pouvais pas Ne pas m’élever, Mais je veux, sans l’oublier, Voler assez haut Pour ne plus le voir, Contempler, Avec ces étrangers, mes frères, Qui dans mon vol m’ont rejoint, Contempler Ce jardin sans territoire, Le pur éclat du néant Qui somme toutes les différences, Dit l’homme-volant...