Sous les yeux de chacun la lumière dessine Surgissant du néant les formes qui nous lient A parcourir nos champs nos cervelles affinent Ces objets familiers qui du tas se délient
De nos nerfs nous tirons du savoir la saveur Ainsi tel qui grandit dans sa plaine connaît De la vache et le son et l'image et l'odeur A l'avoir fréquentée dès le jour qu'il est né
Mais s'il n'a jamais eu la faveur de courir Les chemins de montagne il ne sait le chamois Le bouquetin qui des à-pics aiment à rire
Aveugle devenu si un ami le mène Lui contant de ceux-ci la beauté les exploits Auprès des rochers où ces cornus se démènent
Qu'en dira-t-il malgré son effort à sa tache Et bien que concentrant ses idées ses émois Il les reconnaîtra comme sorte de vache.