Dans l’univers un trou comme une étoile brille C’est l’absence de tout qui résiste à l’absence Cette ironie d’amour où se brûle une fleur Aux rayons d’un soleil qui jamais ne la vit
Des nuages de rêves sur des yeux de pluie Une terre fertile où la gerbe est un mot Où le mot est un cri dans la bouche d’un mort Et le mort le symbole de la délivrance
C’est l’homme sans hasard que le hasard domine C’est l’enfer des raisons qui construit notre enfer Notre monde où le ciel est un mur d’oxygène Où la pensée érige les prisons nouvelles
Les bulles d’apparences crevées par la vue C’est la réalité qui fuit à notre approche Et plus nous précisons nos longues descriptions Au vide qui sous-tend tout nous venons trembler
Si le monde n’était pas chose rationnelle Notre pensée immense qui recrée l’histoire N’aurait de souvenirs que rêves et mensonges N’aurait plus d’avenir qu’en des mots sans fiance
Une histoire d’amour et de crédulité Entraîne nos espoirs à travers les saisons Comme la pluie la feuille ou le caillou le vent Le sang qui nous traverse est le temps toujours neuf
Liberté tu m’obsèdes Liberté tu m’enchaînes Quel visage se cache dessous ta cagoule Dont les fibres tressées sont la voix de mes frères Quel aveugle insensé se cache sous ton masque
Mais nous avons créé tout ce qui nous entrave Et ce dont nous rêvons ne pourrait exister Qu’au delà de nos vies dans une histoire neuve Nous voulons le soleil mais nous sommes nuages