Il se pose sur le bord du seau, bien rempli D'une eau à demi fraîche, rapport au soleil, Puis s'approche pour boire quelques gouttes et s'enfuit D'un vol saccadé sur le bord de la treille. De temps en temps il vient, à un mètre de moi, Sautiller, puis chercher dans le tendre gazon Des insectes bien gras, pour un festin de choix Destiné cette fois aux petits oisillons. Continu le manège, chaque jour de l'été Et vient tout près de moi, comme s'il voulait parler, Pourtant au moindre geste, qui lui semble suspect; Il retourne à nouveau sur la treille, car il est Si craintif, si petit, mais malgré tout si beau, Qu'on ne peut que l'aimer notre ami le moineau.