Souffle le vent du nord dans cette morne plaine Refroidi par des ans de longue maladie Souffle de tes rafales comme le sang des veines Gonflées par les labeurs, les larmes et les soucis. Vent ! Quand tes tourbillons cinglent au fil des jours Quand pris dans la tourmente, tu nous glaces le sang Que nos âmes s'assèchent avec le fil de temps Que nous restera-t-il de nos tendres amours Laisse-nous respirer le parfum de la rose Laisse-nous travailler nos prairies et nos champs Arrête de nous rendre la vie, plus morose Arrête de geler le sang de nos enfants. Nous n'avons pas besoin de ta pâle froideur Reste dans ton enclos, pour nous il n'est pas l'heure.