Quand l'enfant qui s'en va ne laissant à sa mère Qu'un léger souvenir sous forme de prière Comme la fleur coupée prise au gré du vent, Dans un vase de cristal, se fane lentement. Il n'a pas mérité de partir aussi vite Cet innocent bambin n'avait rien demandé Résultant d'une fleur nommée le marguerite Qu'ils avaient effeuillés un beau soir d'été. Pourtant il était là, et sa mère l'aimait Comme elle aimait d'amour l'homme de ses pensées Qui se moquait bien d'elle, n'étant pas satisfait Qu'elle ait pu mettre au monde un enfant mal formé. Elle se retrouva seule avec son petit Dans le froid, la misère, les tourments de la vie, A fait tout les métiers pour nourrir son bambin De celui de servante, à celui de putain. Puis Un jour de mai, Pendant qu'elle le lange, Il a fait Un sourire, Comme pour lui dire adieu Le petit le sait Bien, il s'en remet à Dieu Et part dans son royaume pour retrouver les anges. Le tenant dans ses bras, serré contre son sein, Les yeux remplis de larmes, et non pas de chagrin, Elle remercie le ciel pour cette liberté Que son petit garçon vient Enfin de trouver. Elle n'aura jamais plus d'enfant né de son ventre, Et depuis des années, Un seul sujet la hante, Le reste de sa vie, Elle va le consacrer A aider les enfants Bien défavorisés. C'était la première fois qu'elle se donnait à l'homme Elle n'a pas regrettée l'amour qu'elle a donné Le souvenir est là, et son petit bonhomme Fêterait Aujourd'hui sa dix huitième années. Elle a, En son honneur, fait Un joli gâteau Avec dix huit bougies éclairant son visage, Elle en fera cadeau aux jeunes de son âge Qui depuis trop longtemps sont Au fond du ruisseau.