Les bourgeois sont inquiets Les cuts sont sur le guet, Ont planqué les poulettes Renforcé les fenêtres Sous les balcons fleuris Au milieu de la nuit Au moindre petit bruit Ils sautent de leur lit
Nous sommes deux vieux copains Compagnons de chemin Il est sur quatre pattes Je ne suis pas cul-de-jatte Si l’on cherche fortune Sous le clair de la lune C’est par amour d’la nuit Par amour des ennuis
Pour lui pas de collier Ça le rend fou à lier Pour moi pas de foyer Par souci du loyer Quelques os à ronger Quelques pommes volées Un tour au poulailler Une belle à plumer
Mes savates sont usées Son poil n’est pas lustré Mais on sait enjôler On sait se faufiler Au lever du soleil Quand les bourgeois s’éveillent Nous sommes déjà loin Caressant le chemin
On a lié nos destins Passagers clandestins En partageant le pain En partageant le foin Clébard au grand cœur Un peu chapardeur Me suit de ville en ville Me suit de fille en fille
On n’est pourtant pas tant Mauvais qu’on l’dit En tout cas pas autant Que tout ce qu’on dit On aime la vie