Le bitume s’enroue, Frisson du dernier métro. Il est tard, La brume berce les rues, Quais déserts, berges floues, Froides dans les halos. Un néon soudain Découpe une arlequine Brûlante sous le masque. La silhouette noyée De quelque noctambule, A l’angle d’un café, Crève comme une bulle. Il est tard, Paris est un port, La Seine une Baltique, On imagine derrière les stores De douces agonies. Il est tard, Est-ce un songe, une folie ? Ce n’est rien qu’une escapade, vite Il faut sauter le Carrousel et les arcades, Traverser les banlieues, Toute sa mémoire sur le dos.