Les petits matins sont des aubaines. Le ciel, dans son lavis de bleu et de traînes, Ne caresse que l’enfance de vivre. On oublie le tumulte, Les coups d’estoc et de taille, L’ennui d’allonger le pas Et la peur de vivre. Les petits matins sont des regains, Des anneaux d’amarrage dans les ports fugitifs. Qu’importe l’insoluble, l’absurde, Le masque hideux dont les hommes s’affublent, Parce qu’il faut on avancera, On fera provision de soi.