C’est un trait qui dévore le paysage, Qui m’arrache à toi ma maman, Ma trotte-menu, Qui m’arrache à toi mon papa Courbé sur l’âge, Qui rumine des ombres. C’est un trait, une flèche têtue Qui déchire la nuit, qui ravale son cri. Et tu t’affaisses un peu plus mon papa, Dans ce fauteuil qui valse comme une feuille Et t’emporte. Et tu me fixes maman, Sans sourire, Sans reproche, Sans larmes, Tout ton amour dans ce regard Qui rend les armes, Qui expie ma faute. Adieu. Peut-être. Ma main s’agite encore devant tes yeux Après que j’ai disparu, Bulle crevée Au coin de la rue. Moi, je voudrais crier avec la bête.